Communauté Urbaine d’Arras

Acteur

logo Arras

Échelle de la collectivité :  46 communes
Nombre d’habitants :  108 347 habitants

Démarche mise en oeuvre

Date entretien : juillet 2022

  • Historique projet de plateforme de données

Il y a cinq ans, l’Arrageois faisait office de pionnier en lançant sa transition numérique à un moment où le sujet n’était pas encore démocratisé à l’échelle des collectivités. Une stratégie numérique tournée vers les citoyens en mettant l’humain au cœur des projets. Dès le départ, nous avons lancé notre propre marque de fabrique en matière de numérique avec la création de notre « Smart City Humaine ». L’objectif principal de notre stratégie numérique et d’innovation a toujours été d’améliorer la qualité de vie des habitants, au service des femmes et des hommes qui vivent la ville au quotidien avec la volonté de démocratiser le numérique auprès des citoyens et ce, en ne laissant personne sur le bord du chemin.  En effet, si notre « Smart City Humaine » est indissociable du progrès technologique et qu’elle répond à des enjeux d’innovations et d’attractivité, l’Arrageois a structuré sa stratégie numérique avec la volonté d'utiliser le numérique pour et avec l’humain en fonction des besoins, des usages et de convaincre citoyens, acteurs publics et économiques de l’intérêt de prendre le virage numérique. Arras a de nouveau obtenu le label «Territoire innovant 2022» pour sa stratégie de «smart city humaine».

Concernant la Data, Arras a souhaité se doter de nouveaux outils comme une cartographie précise des infrastructures numériques du territoire, qui permet d’évaluer les investissements à faire pour améliorer la vie des concitoyens. Elle a également créé des outils modernes et innovants pour aider les élus et techniciens à prendre des décisions, à partir de documents et de données multiples. L’audit et le conseil, ainsi que le financement de la Caisse des dépôts ont été utiles pour mener à bien ces projets baptisés «Cardio» et «Vasco».

En résumé, outre les obligations légales (Opendata), Arras utilise la data pour la simplification du pilotage des politiques publiques en développant des tableaux de bords stratégiques nourris des données terrains pertinents.

Cette stratégie territoriale de gestion de la donnée est également portée par les services compétents de la Communauté Urbaine d’Arras au travers de l’élaboration de l’axe « Innovation et Attractivité » de la stratégie numérique communautaire. Cet axe affirme nos grands principes de cette gouvernance de la donnée sur le Grand Arras

  1. Souveraineté : dans les partenariats et l’hébergement

  2. Sobriété : dans la collecte et la protection des données personnelles

  3. Acculturation : de nos élus et citoyens

  • Données

La Banque des territoires et la ville d’Arras, sont engagées dans une démarche de mise en valeur des données qui se traduit par deux sollicitations complémentaires.

     1. Une démarche d’expérimentation dans le cadre du programme Action Cœur de Ville, le projet VASCO

Ce projet a fait l’objet d’un protocole entre Arras et la Banque des Territoires le 11 septembre 2018. Il est défini, par le protocole, comme un « projet d’utilisation de gisements de données pour créer des outils modernes et innovants d’aide à la décision ». Cette expérimentation s’est appuyée sur un partenariat entre la société Spallian, spécialisée dans la data analyse et la datavisualisation et Orange, mobilisant notamment les données de fréquentation produite à travers son service flux-vision.

Ces données de fréquentation anonymisées sont produites grâce à l’exploitation des connexions mobiles des abonnés sur le réseau Orange. Une extrapolation statistique (grâce au % de possesseur de smartphone, d’abonnés Orange) permet ensuite d’approximer : le nombre de visiteurs dans un périmètre donné (triangulation du signal), leur durée de passage et leur provenance.

L’expérimentation a permis de mettre en place un outil d’aide à la décision appuyé sur le croisement de données de géolocalisation portant sur la fréquentation (caractérisation des flux, variations calendaires et origine des flux), des données ouvertes (en particulier des données INSEE) et des données transmises par la ville d’Arras. C’est ce croisement de sources multiples qui a rendu le projet véritablement innovant. En effet Flux vision a déjà été déployé sur d’autres collectivités mais sans ce croisement multi sources.

Cette expérimentation co-construite avec la ville d’ARRAS avait pour objectif d’être réplicable pour d’autres collectivités. Dès que le périmètre et les cas d’usages ont été identifiés et validés.

     2. Le projet d’outil de datavisualisation de la Banque des territoires

La Banque des territoires a souhaité mettre à disposition des villes retenues au titre du programme Action Cœur de Ville, un service de datavisualisation permettant la représentation graphique et cartographique des données territoriales

Le service proposé s’inscrit dans la démarche d’accompagnement, par la Banque des territoires, des villes Actions Cœur de Ville, et d’encouragement de l’innovation dans les projets de redynamisation des cœurs de ville. Ce service pourrait en effet répondre à plusieurs enjeux mis en avant par les collectivités :

  • Contribuer au diagnostic du territoire et faciliter la mise en œuvre de démarche d’observation territoriale,
  • Disposer d’un vecteur de communication ;
  • Suivre les actions du programme Action Cœur de Ville, voire évaluer les résultats du programme ;
  • Encourager les services et les partenaires des villes à produire et à partager des données

Ce service, également développé par la société Spallian, est destiné à l’ensemble des communes du programme « Cœur de Ville » pour les aider dans leur diagnostic territorial et le pilotage de leurs actions.

Le choix de la ville d’Arras s’explique pour plusieurs raisons : ville dont la réflexion sur la redynamisation du cœur de ville est mature, Arras témoigne également d’un engagement très fort en matière de numérique et d’une réflexion avancée sur les données territoriales.

La phase pilote s’appuie sur l’organisation d’ateliers de travail avec les villes, pour identifier les données et les fonctionnalités répondant le mieux à la priorité et à leur besoin, mais également pour bénéficier d’un premier retour d’utilisateurs du service en cours de conception..

     3. L’articulation entre les deux démarches.

Il s’agit de deux démarches distinctes :

  • Le projet Vasco est une expérimentation, identifiant des données spécifiques (Orange), et fondé sur le croisement de données ;
  • Le projet de la Banque des territoires (Bdt) est tourné sur la construction d’un service pérenne : il s’agit d’un service, à destination de l’ensemble des villes du programme.

Pour autant, les complémentarités entre les deux démarches ont justifié le choix d’Arras et les ateliers organisés dans le cadre des deux démarches ont vocation à s’alimenter.

  • Le projet Bdt permet d’identifier le socle de données utilisable par Spallian, pour réaliser les croisements propres au projet Vasco ;
  • Le travail mené par le projet Vasco sur les données d’Orange permet d’ouvrir la réflexion sur la mobilisation des données des partenaires, qui pourrait enrichir l’outil Bdt dans un deuxième temps.

Cette réflexion est également en cours avec d’autres partenaires au titre de notre « Animation territoriale de la donnée ». Ainsi sont intégrés, au plus tôt, clauses et avenants juridiques dans nos contrats de délégation de services publics ou conventions particulières.

A noter qu’Arras a expérimenté le projet « flux vision » d’Orange qui a permis d’analyser le nombre de visiteurs lors du Marché de Noël et qui a fourni des indicateurs statistiques de fréquentation de provenance et de déplacement à partir des informations techniques issues du réseau mobile Orange. Ce nombre et leur provenance facilite l’adaptation des services publics sollicités lors de ce type d’événement (transport, sécurité…). Ces données sont également précieuses pour les organisateurs d’événements majeurs.

  • Moyens humains et budget dédiés à la data

Pour la communauté Urbaine d’Arras, le sujet de la maîtrise des données est un enjeu prioritaire. La mise en œuvre de la politique publique sur le territoire passe par une meilleure maîtrise des données. Pour les élus et les services, il est nécessaire de disposer de données de qualité pour alimenter des tableaux de bord et des outils décisionnels mais aussi de maîtriser des données qui facilite une gestion optimale du patrimoine bâti et des réseaux.

A ce stade nous sommes engagés autour d’objectifs de connaissance du territoire, de transparence et dans une volonté d’innovation en matière de services publics

Force est de constater que la réussite des projets DATA dépend de la mobilisation des agents de la collectivité. Il est donc nécessaire d’acculturer puis de former les équipes pour qu’elles comprennent le cadre juridique et la méthode de traitement des données depuis leur saisie jusqu’à leur publication. Cette formation sert aussi à rassurer les collaborateurs : l’open data n’est pas une démarche abstraite car bien souvent les jeux de données sont disponibles.

Concernant les agents, plusieurs actions ont été menées pour les intéresser et les impliquer. Les projets cardio et Vasco ont conduit la collectivité à définir des processus de gestion interne des données, de leur collecte jusqu’à leur publication. Les agents ont renforcé leur culture de la donnée et ont pu ensuite se mobiliser dans différents projets d’utilisation et de gestion des données.

  • Organisation / Gouvernance

La collaboration menée avec la Banque des territoires a permis de structurer une organisation autour de la gouvernance de la donnée à destination des villes moyennes. Cette expérience a permis à la collectivité d’aborder les enjeux de la DATA et de faire monter en compétence ses agents. Elle a notamment permis à l’ensemble des concernés de mieux anticiper les usages qu’ils font des données. Aujourd’hui les enjeux de Data sont intégrées à l’ensemble des axes de la stratégie numérique du Grand Arras.

Comme évoqué, cette gouvernance se décline opérationnellement en :

  • Management de la donnée (gouvernance interne)
  • Animation territoriale de la donnée (gouvernance externe)

Elle prend en compte les enjeux juridiques, éthiques, techniques, managériaux, démocratiques et politiques de la donnée.

  • Points de vigilance identifiés / facteurs clés de succès

La première étape est de convaincre les élus mais aussi les directions à la fois dans leur compréhension et dans leur appropriation de la Data. Il est nécessaire de démocratiser l’enjeu pour le traiter à l’échelle des territoires. Mais avant de définir les priorités et d’installer une gouvernance de la donnée, il est INDISPENSABLE de former et d’acculturer les cadres aux enjeux de la donnée avec des séminaires spécifiques. Par la suite, la méthodologie pour mettre en place cette gouvernance sur un territoire est nécessaire qui intègre le plus tôt possible les acteurs publics et privés, les directions mais aussi les usagers.

Avoir une attention particulière au respect des obligations légales sur la data.  Certaines sont bien identifiées et leur mise en œuvre est très cadrée, pour la protection des données personnelles ou encore le RGPD. D’autres, plus récentes le sont moins. Il est nécessaire de mettre en place une veille dédiée et parfois même de se faire accompagner juridiquement.

Contact : Pierre Ferrari, Directeur de la Stratégie Numérique et de l'innovation

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Communauté Urbaine d’Arras
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