Eurométropole de Metz

Acteur

Échelle de la collectivité :  24 communes
Nombre d’habitants :  253 859 habitants

Démarche mise en oeuvre

Date entretien : novembre 2024

Historique projet de plateforme de données

La démarche de ville intelligente à Metz remonte à plusieurs années, mais c’est en 2022 qu’elle a connu un tournant structurant notamment grâce à une candidature au programme TID dans le cadre du PIA4.

À l’initiative de Patrick RISSERT, président de la CCPHVA et acteur historique du territoire intelligent, un consortium interterritorial est constitué autour du projet ECLOR+, porté notamment par Philippe HENAUX, mobilisant 9 communautés de communes d’environ 570 000 habitants dans le Nord de la Lorraine. Le projet visait à industrialiser une plateforme de gestion des données, mais pour différentes raisons, notamment budgétaires, ce projet n’a pas été déposé. 

Cet abandon a néanmoins à suscité une dynamique de réflexion en interne à l’Eurométropole sur les cas d’usage. Une étude d’opportunité a été lancée dès 2022, mobilisant une cinquantaine d’agents issus de différentes directions métiers pour identifier des besoins et cas d’usages prioritaires.

Les travaux ont conduit à l’élaboration d’une feuille de route "Territoire Intelligent" pour l’Eurométropole de Metz, dotée d’un budget d’1 million d’euros sur 2022-2026, articulée autour de quatre thématiques : environnement, énergie, déchets et mobilité.

Données

La démarche s’est construite par expérimentation, en deux phases successives.

La première phase, autour du projet ECLOR+, a permis de tester plusieurs cas d’usage (stationnement intelligent, déchetteries connectées, mesure de température dans les bâtiments publics, comptage piéton en centre-ville, etc.). Mais elle a rapidement atteint ses limites pour des raisons de gouvernance de données, d’organisations et de fonctionnements en silos dans les collectivités où chaque direction métier gère ses problématiques en interne. 

Amenant ainsi, l’Eurométropole de Metz s’interroge sur les questions suivantes :

  • Quels sont les cas d’usage pertinent pour les communes ?

  • Quel est l’outil le plus adapté ?

  • Quelle interface instaurer entre l’outil de mesure et les décideurs dans les communes ?     

La deuxième phase, amorcée en début 2023, s’articule autour d’un hyperviseur : L’outil Pulsio de NGE Connect, retenu à l’issue d’une consultation publique, pour sa simplicité, sa capacité à générer des alertes en temps réel et son ergonomie adaptée aux élus. Il permet de visualiser les données collectées (température, bruit, consommation, etc.) via des tableaux et de générer des alertes automatisées en cas d’anomalie (ex. lumière allumée hors horaires d’ouverture). Chaque anomalie détectée permet un déclenchement d’analyse, et éventuellement un traitement plus approfondi via Excel ou des outils d’IA.

La question de l’interopérabilité reste un enjeu important : chaque nouveau cas d’usage implique un développement spécifique et un coût moyen de 6 000 €.

L’expérimentation actuelle doit éclairer les choix en vue d’une éventuelle industrialisation en 2026 et enrichira la compréhension des besoins d’interopérabilité.

Cas d'usage déployés

Les cas d’usage mis en œuvre répondent à des besoins concrets exprimés localement autour des thématiques suivantes : 

  • Environnement : suivi des pollens, de la qualité de l’air et du bruit

  • Énergie : suivi des consommations d’eau et d’électricité, mesure de la température dans les bâtiments, détection de lumière allumée

  • Déchets : mesure du taux de remplissage des PAV pour optimiser les tournées

  • Mobilité : comptage de vélos sur les pistes cyclables ; réflexion autour de calculateurs d’itinéraires

  • Éclairage intelligent (prioritaire) : modulation selon la présence (piétons/véhicules), rallumage d’urgence (déployé dans deux communes)

Cas d’usage à développer :

Surveillance de crues

  • Sécurisation des armoires de trafic (intrusion, tension, température)

Moyens humains et budget dédiés à la data

La démarche est portée par une mission dédiée "Territoires intelligents", indépendante de la DSI. Un poste de Chief Data Officer est prévu mais n’est pas encore pourvu.
L’enveloppe globale d’1 million d’euros est entièrement financée par l’Eurométropole, sans participation directe des communes. Elle couvre les cas d’usage, l’hyperviseur, une marketplace, et des dispositifs comme le comptage piéton. Ce budget est principalement dédié à l’expérimentation, et non à l’industrialisation.

L’approche se distingue de projets plus lourds (comme à Angers ou Dijon) par une logique progressive et itérative, permettant l’apprentissage par la preuve avant une éventuelle généralisation.

Evaluation

L’expérimentation a été lancée en novembre 2024, avec six communes pilotes.Une phase d’évaluation de deux mois a débuté après la validation technique (VSR) s’appuyant sur une grille d’indicateurs qui avait figée dès les trois premiers mois du projet, inchangée depuis. L’objectif principal est de démontrer la viabilité économique du projet, au-delà des seuls aspects technologiques. La grille s’articule autour de :

  • la viabilité économique (ROI),

  • le bilan environnemental (bilan carbone),

  • la désirabilité  et appropriation (usage, fréquence de consultation).

L’évaluation est confiée à Grand Enov+, agence d’innovation du Grand Est, tiers de confiance, dans le cadre de son programme "Grands testeurs" avec un rythme mensuel de suivi des indicateurs.

Elle vise à évaluer le projet dans sa toute ses dimensions (technique, économique, sociale, environnementale), sans que la technologie seule ne prenne le dessus. L’idée est de disposer de référentiels solides pour arbitrer une éventuelle industrialisation en 2026. 

Organisation / Gouvernance / Open Data

La gouvernance s’appuie sur un comité de pilotage regroupant l’élu au numérique de l’Eurométropole et les maires des six communes pilote. L’objectif est d’atteindre 15 communes engagées d’ici fin 2025. 

Chaque commune peut accéder à ses données via l’interface de l’hyperviseur, sans contribution financière.

La gouvernance des données reste en construction : il n’existe pas de comité transversal dédié ni de stratégie partagée sur la gestion de la donnée (les formats, le catalogage ou la qualité des données) à l’échelle du territoire. Un DPO veille à la conformité règlementaire, et des clauses de souveraineté sont incluses dans les marchés (la donnée appartient à la collectivité).

Côté Open Data, la démarche reste liée surtout à l’obligation légale. L’Eurométropole souhaite aller plus loin en valorisant la donnée de manière positive, via des ateliers annuels (notamment chaque mois de novembre) et une pédagogie active auprès des élus. 

Ces derniers sont de plus en plus sensibles à l’accès en temps réel à des courbes ou indicateurs simples, comme le bruit.

Points de vigilance identifiés / facteurs clés de succès

Points de vigilance : 

  • Organisation en silos, frein à la transversalité et à la prise en compte des besoins métiers ; 

  • Interopérabilité de la plateforme/hyperviseur à surveiller : enjeu de transparence et de facilité d’intégration de nouveaux cas d’usage.

Facteurs clés de succès : 

  • Approche expérimentale et progressive, dans une logique de "Soit je gagne, soit j’apprends", permettant de tester, d’apprendre et de mieux préparer l’industrialisation.

 

Contact :

  • Philippe HENAUX | Directeur de la Mission Territoire Intelligent

49.118414175778, 6.17700701563

Eurométropole de Metz
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