Plan national sur la souveraineté et l'interopérabilité des données
Pour accompagner la mise en place de l'EDIC LDT Citiverse, un Plan national “souveraineté et interopérabilité des données” doit être lancé, visant à assurer l’interopérabilité des déploiements qui vont être faits au fil des ans, car ce sont les données structurées qui permettent d’aller plus loin dans la simulation des phénomènes sur nos territoires et d’utiliser les potentiels de l’IA, pour améliorer les prises de décisions politiques au regard des défis climatiques et sociaux auxquels nous sommes confrontés.
En France, aucune orientation n’est donnée, ni aux industriels, ni aux collectivités. Or, cela devient prégnant de donner un cadre de référence en termes de déploiement de plateformes/gouvernance de données, qu’elles soient thématiques (espaces de données de type AgdatHub, Apidae) ou territoriales (Dijon, Nice, etc…). Le foisonnement nécessaire en période d’innovation a permis dans toute l’Europe l’émergence de multiples solutions techniques/configurations, dont il est souhaitable d’organiser la liaison et le passage à l’échelle pour de nouveaux déploiements.
La qualification de ce que sont ces plateformes, dans leurs diverses fonctionnalités/mode de gouvernance, serait intéressante, tout comme la création d’un référentiel d’évaluation, ainsi que la mise en commun de modèles de données produits, des briques applicatives et API développées. En effet, de multiples projets sont financés sur fonds publics et les productions réalisées dans ce cadre auraient intérêt à être mutualisées, pour assurer une réplicabilité. Pour cela, il est nécessaire de s’appuyer sur des tiers de confiance, pour outiller les territoires et “valider” la réplicabilité des solutions déjà déployées.
C’est dans cette optique que les EDIC se créent et c’est dans cette posture de Tiers-de-confiance que le Cerema accompagne déjà des projets de territoires pour capitaliser sur ces projets (MAMP - Métropole Aix Marseille Provence -, SIEA,...).
La DGE a missionné le Cerema pour représenter l’Etat français et fixé les premières ambitions de contributions à cet EDIC :
- Représenter les porteurs de projets de jumeaux numériques au sein de l’EDIC en créant un groupe national “miroir” qui intégrera à la fois des acteurs publics et privés (CSF - Comité sectoriel de filière - , Infranum, BdT, Point de contact national des smart-cities, IGN, CNIG, AID, Collectivités, etc…).
- Faire le lien entre les avancées de la normalisation ISO 37101 à l’échelle mondiale, et le processus de normalisation au sein de l’EDIC. Le Cerema est Convenor sur le volet gouvernance (WG1) de l’ISO 37101 « Villes durables et intelligentes », et à ce titre, il contribue aussi aux travaux des groupes de travail « smart-cities » européens (CEN) et national (AFNOR). La révision de la norme ISO 37101, vient de débuter et devrait devenir “smart”, lisible par les machines. Elle devrait aussi intégrer des indicateurs d’évaluation sur l’ensemble de ses 6 finalités.
- Mettre en œuvre une gouvernance des modèles de données métiers issus des jumeaux de territoires. La France est connue pour sa capacité à fabriquer des standards de données, notamment géographiques avec le CNIG, auquel le Cerema contribue activement. Ces standards sont accessibles sur www.schema.data.gouv.fr. Mais c’est leur intégration dans les processus métiers, et leur maintenance en condition opérationnelle qui garantit leur réutilisation. C’est dans cette optique que le Cerema a créé la Fabric’O qui réunira les acteurs publics ayant déjà déployé des plateformes de données diverses, ou ayant le projet d’en développer. Il leur dédiera un espace collaboratif national, afin de mettre en commun des modèles de données, mais aussi des outils méthodologiques et techniques pour leur implémentation au service de l’interopérabilité. Pour les maintenir en condition opérationnelle, il dédiera une infrastructure technique pérenne, le « Bac de prototypage/d’interopérabilité basée sur les standards/protocoles/normes UE », qui évoluera avec la boîte à outils de l’EDIC.
- Créer des communs méthodologiques : le Cerema a d’ores-et-déjà déployé un programme national de co-construction de communs : CAPAcities, www.capacities.info.fr qui réunit les acteurs publics et privés et favorise leur collaboration, à partir de cas d’usages concrets nécessitant le déploiement de plateformes de données, dont des jumeaux mais aussi des plateformes de gestion thématiques (gestion des risques, gestion d’un port, gestion de la mobilité, …) et dont les ressources pourront
auront aussi être partagées au sein de l’EDIC (notamment ressources méthodologiques, juridiques, de formation, …). Il lance la deuxième édition en 2024. - Co-construire un Plan national pour l’interopérabilité entre jumeaux numériques/espaces de données/hyperviseurs/plateformes urbaines au sens large, données nationales, avec le concours de la filière numérique, des collectivités motrices, des partenaires publics nationaux. Le Cerema, Tiers-deconfiance pour l’ensemble des acteurs, partagera les préconisations et leviers de ce programme national au sein de l’EDIC. Son ambition est de faire monter en compétences les acteurs publics et
privés à partir de ce cadre commun, de les « labelliser », pour rendre l’interopérabilité réalisable entre territoires, entre pays européens.
Connaître les actions du Cerema pour favoriser l'interopérabilité