L'observatoire DataPublica confirme l'engouement pour les projets data, IoT et IA
L'observatoire DataPublica confirme l'engouement pour les projets data et le besoin d'accompagnement des collectivités
Depuis 3 ans l’observatoire Datapublica publie un baromètre annuel qui propose une photographie de l’usage des données par les collectivités et permet de prendre la mesure de leur appétence sur le sujet. Il permet de dégager des grandes tendances et de donner quelques repères utiles dans le positionnement et le niveau de maturité des collectivités. Cette année, le baromètre confirme les tendances passées sur l’intérêt et l’implication croissante des collectivités sur les sujets data et numérique, qui portent sur l’ensemble des domaines d’intervention des collectivités.
Il confirme une dynamique très forte au niveau des métropoles (100% ont ou vont déployer un projet data) et des Régions (82%). L’écart est assez net avec l’échelon communal (47%), malgré une forte augmentation (passé de 18 à 47%) qui pourra difficilement échapper à une mutualisation des projets pour disposer des ressources nécessaires (financières ou RH). Le baromètre 2024 révèle aussi, comme on pouvait s’y attendre, une forte montée en puissance des projets utilisant l’IA.
Au regard des enjeux portés par le CEREMA, on notera plus particulièrement les sujets suivants :
- Gouvernance : en moyenne seulement 1/3 des collectivités > 3 500 hab ont défini des règles de gouvernance (et seront 41% d’ici 1 an). Les outils de gouvernance mis en place sont principalement des guides de gestion interne, des clauses contractuelles ou des conventions partenariales, des chartes, afin de construire un cadre de confiance. Mais seulement 40% des clauses intègrent les enjeux techniques d’interopérabilité avec la prescription de standard ou format de données ou la publication en open data. Pourtant ces enjeux ressortent de façon encore plus prégnante avec le développement des projets d’IA, dont le nombre est passé en 4 ans de 5 à12, puis 50 et bientôt 100, avec des niveaux d’ambitions très variés allant du robot chat conversationnel à la conception d’outils de modélisation des consommations énergétiques à l’échelle d’une métropole.
- Exploitation des données : ¼ des coll sont équipées d’une plateforme data (surtout les métropoles), et devraient être 40% d’ici fin 2025. Les hyperviseurs sont aussi en plein développement (15% des coll aujourd’hui mais un doublement est prévu d’ici 1 an). Mais l’engouement le plus important porte sur les jumeaux numériques qui devraient équiper plus d’1/4 des collectivités d’ici 1 an contre seulement 5% aujourd’hui. Parmi les freins dans la mise en œuvre de projets data et notamment IA, la difficulté d’accès à des données de qualité arrive au 3eme rang, après le manque de temps et le manque de compétences.
- Numérique Responsable : l’élaboration d’une stratégie numérique responsable est encore très peu développée, mettant les collectivités en porte à faux vis-à-vis des obligations de la loi REEN qui fixe à janvier 2025 la date limite pour établir une stratégie numérique responsable : à peine 20% des coll > 50 000 hab s’en sont dotées, et 50% devraient en avoir d’ici 1 an. Mais 30% des coll n’ont toujours pas de projet, malgré la croissance rapide des projets d’IA qui risque d’aggraver les impacts négatifs.
Le Cerema, au travers de la Fabric’O, souhaite accompagner ce développement et accompagner les territoires à la mise en place de plateformes de données interoperables et le développement de cas d’usage au service de la transition écologique, grâce à plusieurs actions, dont certaines seront présentées dans les prochains mois :
- La mise à disposition d’une Plateforme de prototypage pour aider à organiser la gouvernance des données autour de cas d’usage concrets : elle permettra de tester des réponses à des besoins réels de collectivités tout en garantissant l’interopérabilité des équipements et de construire des modèles de connaissances en contextualisant les données. Nous présenterons au premier trimestre 2025 cette plateforme ainsi que l’offre de services associée.
- L’implication dans le marché Territoires de demain de l’UGAP qui propose aux collectivités une offre complète et sur-mesure de solutions numériques pour les accompagner de bout en bout dans leurs projets complexes de transition écologique et numérique. Les partenaires du consortium proposent des solutions d’intégration allant de la définition du besoin aux soutions d’Hypervision, en passant par l’étude d’impact, les réseaux l’installation et la maintenance des équipements, ou encore la définition de stratégie de gouvernance des données. Le CEREMA a un rôle de tiers de confiance pour garantir une expertise indépendante en amont avec la réalisation d’études de faisabilité et de cadrage, et en aval avec une approche multicritère sur l’évaluation des solutions proposées.
- La participation au consortium européen sur les jumeaux numériques : l’EDIC Local digital Twin « Citiverse », visant à mettre à disposition des collectivités européennes une « toolbox » s’appuyant sur l’écosystème Fiware et la spécification NGSI-LD. Il s’agit de construire un socle commun de données et de briques technologiques, en s’appuyant sur les besoins prioritaires exprimés par les collectivités pour garantir l’interopérabilité des plateformes.
- Le Programme Numérique Responsable pour élaborer des outils opérationnels afin d’aider les collectivités à évaluer l’impact environnemental de leurs projets numériques. Le CEREMA a testé l’utilisation de la méthode ACB (Analyse Cout Bénéfices) sur 8 projets numériques de territoires. Les fiches de synthèse et les outils sont disponibles sur le site, ainsi que le webinaire de présentation des résultats. Le CEREMA se tient à la disposition des collectivités pour les accompagner dans l’usage et la prise en main de ces outils.
- Sans oublier le programme CAPACIties, que vous connaissez déjà, qui vise à accompagner 5 collectivités dans leurs projet data au travers d’ateliers en intelligence collective impliquant des entreprises et nos partenaires.